Gauthier, 33 ans est ingénieur ; Mathilde 41 ans,  responsable marketing ; Medie, 34 ans, responsable informatique ; Marie Caroline, 52 ans, joaillère ; Nicola, 41 ans,  cadre au Ministère de la Recherche. Quel est leur point commun ? Ils font tous les cinq partie du groupe des 20 volontaires  de l’expédition DeepClimate, un projet initié par Christian Clot et qui a pour but d’étudier sur le terrain la capacité d’adaptation humaine face à des changements climatiques extrêmes.

Ils forment un groupe hétérogène, aux parcours, niveaux d’étude et d’activités différents. Ils vivent habituellement en climat tempéré. Contrairement aux études menées généralement sur les conditions extrêmes, ils ne sont pas des spécialistes longuement formés, mais des personnes « lambda » qui pourraient, comme chacun de nous, se retrouver du jour au lendemain face à des changements significatifs d’environnement. Ils ont bien sûr été préparés aux techniques d’expédition et à une base d’entraînement sportif avant leur départ, mais ce ne sont pas des aventuriers aguerris, ni des militaires formés aux conditions extrêmes, ni des sportifs sur entrainés.

Sur une période de 6 mois, ils participent à 3 expéditions dans des environnements climatiques extrêmes. La première expédition a déjà eu lieu : une traversée de 40 jours dans les forêts équatoriales humides de Guyane. Maintenant, l’équipe est partie dans les milieux polaires de Laponie. Ils termineront par une troisième expédition au mois de mai dans le désert aride d’Arabie Saoudite.

Sur place, ils réalisent des études pluridisciplinaires physiologiques et cognitives en suivant des protocoles de recherche rigoureux mis au point par une quarantaine de chercheuses et chercheurs.

L’intérêt scientifique sur les impacts de ces différents climats sur les humains et sur leurs capacités d’adaptation est majeur.

Mais au-delà de cet aspect scientifique, ce qui est fascinant dans ce projet, c’est l’aventure humaine. Et plus précisément comment un homme, Christian Clot, initiateur de ce projet et leader des expéditions, arrive-t-il à entrainer dans cette aventure cette équipe de « climatonautes » ? Tous les spécialistes de la Guyane avait prédit que, lors du volet un de l’expédition qui a eu lieu en décembre, au moins deux ou trois personnes seraient rapatriées. Et bien il n’en fut rien. Ils ont tous terminé l’expédition. Et tous, sauf deux, ont accepté de repartir pour la Laponie.

Comment motiver une équipe à repartir pour affronter des vents glacials et des températures à moins 60 °, un mois à peine après qu’elle ait été confrontée à une humidité comprise en permanence entre 98 et 100 %, après être restée 40 jours en vigilance constante pour surveiller scorpions, araignées et serpents et après avoir subi des cas de mycoses des pieds ou de pontes d’oeufs de mouches sous la peau ? Bien sûr, au-delà des difficultés il y a aussi l‘émerveillement que procure la traversée de terrains vierges et la découverte d’un environnement naturel extraordinaire. Mais l’épreuve reste de taille !

Et au-delà des difficultés climatiques pour réaliser ces missions, il faut ajouter les difficultés dû à l’environnement géopolitique et au climat social !

Initialement le volet polaire de cette expédition tripartie devait avoir lieu en Sibérie. Christian Clot était parti en repérage en fevrier 2022. En passant proche d’un village alors qu’il avançait sur les glaces du Baïkal, il a appris le début d’invasion de l’Ukraine. Il lui a donc fallu retourner en urgence puis repenser l’ensemble du projet et trouver un autre terrain polaire.

Finalement, c’est donc la Laponie qui a été retenu. Mais là, une nouvelle surprise les attendait : tout le matériel de l’expédition s’est retrouvé bloqué le mois dernier suite à une grève des transports et des dockers en Finlande. Il a fallu une nouvelle fois, réorganiser l’expédition, l’équipe ne pouvant pas partir sans son matériel !

Voilà ! Maintenant tous les membres de l’équipe ont chargés leur pulka et mis leurs skis pour faire les premiers pas d’un nouveau défi sous une neige poussée par un vent violent.

Vous pouvez suivre les progrès de cette expédition sur le compte Instagram christianclot _explorer ou en vous abonnant à la newsletter deepclimet.eu/newsletter sur le site @human-adaptation.institute

 

Christian Clot, Explorateur, Chercheur intervient comme conférencier en entreprises sur les thèmes #leadership #adaptation #changement #risque #motivation #confiance #futur #prisededecision #créativité #émerveillement #coopération